Pascal Posé, pour un patrimoine digitalisé
Pascal Posé est directeur du patrimoine chez Dynacité, constructeur et bailleur social de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Près de 28 000 logements à gérer, et ce n’est pas une mince affaire ! C’est pourquoi Pascal se fait accompagner par Digiliance pour la digitalisation de ses bâtiments, une évolution des pratiques en laquelle il croit profondément.
Que veut dire être directeur du patrimoine chez Dynacité ?
J’ai la charge de tous les aspects techniques du patrimoine comme les ascenseurs, la chaufferie, la ventilation, la sécurité incendie, les aires de jeux ou les espaces verts. J’ai aussi toute la partie travaux sur le patrimoine : des petits travaux aux gros entretiens comme un ravalement sur un site, des changements de fenêtres sur un autre jusqu’aux grosses réhabilitations où l’on va intervenir sur les sites en renouvellement urbain, par exemple.
Ensuite, on a des agences territoriales qui s’occupent de la gestion courante du patrimoine. Elles répondent aux réclamations des locataires, aux interventions ponctuelles et suivent l’entretien courant.
À la direction du patrimoine, nous avons une vision plus globale. Par exemple, on va monter en amont, les marchés d’électricité que les territoires vont utiliser par la suite.
Il y a aussi tout l’aspect des plans stratégiques du patrimoine et la gestion de certaines problématiques ou sujets récurrents, comme l’amiante notamment, la réflexion sur le BIM, la gestion de la base documentaire et tout ce qui est diagnostic obligatoire quand il faut refaire les baux.
Comment en êtes-vous venu à la digitalisation de vos bâtiments ?
La réflexion s’est faite par opportunité, car vers 2015-2016, un marché amiante était en train de se monter pour obtenir tous les diagnostics de nos logements concernés, antérieurs à 97. Ce qui signifiait une intervention dans chaque logement pour réaliser les prélèvements. On s’est alors posé la question de savoir si ce n’était pas le moment d’en profiter pour numériser tout notre parc concerné.
Chez Dynacité, on a tout de suite eu une réflexion pour utiliser le BIM bien au-delà des opérations de construction, et surtout dans l’idée que cette base de données est extrêmement intéressante et exploitable pour plein de sujets.
Dès mon arrivée, j’ai récupéré la nomenclature du cahier des charges qui avait été travaillé avec Digiliance. On retrouve un niveau de détail très fin, assez pour en avoir une exploitation intéressante au niveau stratégique ou technique, mais aussi plus large comme pour les opérations de réhabilitation ou gros travaux.
Aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Nous sommes en cours de digitalisation de près de 20 000 lots, que ce soit logements ou locaux annexes techniques. On a démarré en 2017 et le marché court jusqu’à l’automne 2023, soit 6 ans.
Mais pour moi, la priorité est de recruter un pilote BIM. Nous avons besoin d’un poste moteur au sein de l’entreprise pour pouvoir avancer sur la partie exploitation. Je pense que nous aurons des applications et de l’exploitation dans quasiment tous les services. Et cette personne aura également un rôle à jouer dans la pédagogie interne et dans la prise de conscience collective.
Quels sont vos objectifs avec la digitalisation ?
Pour l’exploitation, le but est d’avoir des outils qui permettent à chaque direction, de trouver toutes les informations dont elles ont besoin et cela par une simple requête. Aujourd’hui, nous avons des bases de données plus ou moins consolidées, liées à notre logiciel d’exploitation. Demain, avec les maquettes, nous irons beaucoup plus loin.
Dans un monde idéal, je souhaiterais qu’il y ait une passerelle sur la mise à jour, entre les entreprises qui travaillent pour nous et Dynacité.
Toujours dans un monde idéal, j’imagine un chargé de secteur ou gestionnaire de patrimoine qui a une relocation à faire, donc des travaux à effectuer dans un logement libre. Via le BIM et en « appuyant sur un bouton », le bon de commande est envoyé à l’entreprise concernée avec les informations de surface, de matériaux et sur la présence ou non d’amiante. Vous imaginez le gain de temps, d’argent et d’efficacité ?
Mais concrètement, l’exercice sera surement plus simple pour certains corps de métiers que pour d’autres, notamment parce que cela implique un changement de pratique. Nous devrons être dans l’accompagnement, l’écoute et prêt à nous adapter. Par exemple, devons-nous privilégier les informations sur les marchés conséquents comme le changement de fenêtres, les revêtements de sols ou de portes palières qu’on remplace massivement, ou on pousse jusqu’à la poignée de porte par exemple ?
Quelles sont vos attentes ?
Mes attentes sont clairement de gagner du temps de recherche et d’analyse de données. J’appuie sur un bouton et j’ai toutes les informations qui arrivent en temps réel. Du coup, cela facilite les pratiques des collaborateurs, quels qu’ils soient : techniciens, responsables d’opération ou chargés de secteur.
Ensuite, que ces données soient utilisées pour d’autres réflexions intéressantes. Aujourd’hui, on a élargi nos maquettes, car on y a intégré les espaces extérieurs pour sécuriser nos surfaces de traitement des espaces extérieurs.
Parallèlement, j’ai aussi conscience que, ce sont les mises à jour des maquettes et des données qui vont être cruciales. Dans le cadre d’opérations de réhabilitation, je pense que la responsabilité incombera à l’équipe de maîitrise d’œuvre selon un cahier des charges que nous aurons prédéfini. Et certainement qu’à terme, nos entreprises de maintenance et d’entretien auront également cette mission.
En tout cas, l’objectif que nous nous sommes donnés, c’est de réfléchir assez loin dans les possibilités d’exploitation.
Justement, quel avenir donnez-vous à la digitalisation ?
Le BIM devient très important, que ce soit dans le neuf ou la réhabilitation. Il y a désormais beaucoup d’architectes ou de bureaux d’études qui montent leurs dossiers en BIM.
C’est un outil particulièrement intéressant si on l’exploite au maximum. Et ceci implique d’avoir des BIM managers avec des cahiers des charges précis et aussi des maîitrises d’ouvrage qui puissent leur permettre d’avancer.
C’est indiscutablement un outil d’avenir pour l’exploitation et la maintenance de patrimoine. On va pouvoir s’en servir sur de nombreux projets stratégiques.
Pourquoi avoir choisi Digiliance ?
Déjà parce qu’ils ont répondu au marché public, mais surtout, parce que je ne suis pas sûr qu’il y ait eu d’autres acteurs de ce niveau-là pour numériser 20 000 logements.
C’est un partenariat et nous travaillons conjointement sur le retour d’expérience pour trouver des solutions nouvelles si besoin.
Ils ont un outil sympa et efficace, qui fait rêver et je n’exagère pas ! Car il est simple d’utilisation et on y trouve les informations rapidement. Ce sont les changements de mentalités et de pratiques qui vont prendre du temps probablement. À nous de mettre en avant tous les avantages pour faire sauter les verrous.
Nous remercions Pascal Posé pour son partage d’expérience avec Digiliance.